mercredi 23 mai 2007

La langue à Monaco


D'après la Constitution de Monaco de 1962, seul le français est langue officielle [1] et à ce titre, tous les documents officiels des institutions politiques et judiciaires sont publiés dans cette langue. C'est également la langue dominante de la Principauté, parlée par environ 58 % de la population [11]. Du fait de la diversité de la population, l'italien et l'anglais sont aussi communément compris et parlés.

La langue traditionnelle [16] [17] monégasque, appelée ligure monégasque (munegascu), dont le nombre de locuteurs est estimé entre 5 000 [11] et 5 100 [18] (principalement des personnes agées), est proche de l'intémélien, le parler de Vintimille. Le monégasque est parlé depuis le Moyen Âge (XIIIe siècle), lorsque les Génois se sont établis à Monaco pour en faire une place forte et ont fait appel à des Vintimillois [19]. Les premières traces de textes en cette langue remontent à 1484 dans un extrait des brèves notariales de Jean de Porta [20]. Au XIXe siècle, environ un millier de personne parlait le monégasque [21] mais l'usage quotidien de cette langue a beaucoup reculé après la Seconde Guerre mondiale et le monégasque, parlé uniquement par une vingtaine de personnes dans les années 60-70 [22], était considéré comme en voie d'extinction. Afin d'endiguer ce déclin, l'enseignement du monégasque est devenu obligatoire dans les écoles primaires publiques de la Principauté en 1976, grâce à une initiative du prince Rainier III [20]. En 1988, l'enseignement du monégasque est devenu obligatoire dans les écoles primaires privées, puis jusqu'en 5e en 1998. Il reste facultatif au-dela. Aujourd'hui, le ligure monégasque est accepté en option au baccalauréat français, au même titre que bon nombre de langues ou dialectes locaux[réf. nécessaire] . La réintroduction et l'utilisation du ligure monégasque dans la vie courante est également un outil d'affirmation de l'identité de Monaco, notamment grâce au Comité des Traditions Monégasques qui a souhaité des aménagements lingusitiques dans la ville et a obtenu, à l'instar de nombreuses autres villes qui pratiquent un double affichage français / langue régionale, que les panneaux indiquant l'entrée de la ville portent les inscriptions "Principauté de Monaco / Principatu de Mùnegu" [23].

Le territoire de Monaco est une une enclave linguistique en domaine occitan. Le monégasque est d'ailleurs une langue à base de génois encore en usage en Ligurie mais fortement influencée par l'occitan provençal. Les attestations certaines de l'occitan à Monaco datent des XIXe et XXe siècles. La présence de l'occitan niçois (une variété de l'occitan provençal) a été établie en 1961 par Raymond Arveiller dans les quartiers de Monte-Carlo et La Condamine [21]. En 1988, le nombre de locuteurs occitans à Monaco, tous provenant de Nice et de Cannes, a été estimé à 4 500 en 1988 [24]. Contrairement au ligure, l'occitan n'est pas enseigné dans les écoles monégasques cependant la Principauté encourage les recherches sur le ligure et l'occitan à travers l'Académie des Langues Dialectales[réf. nécessaire].

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